1,3 milliard d’euros pour revaloriser les métiers du social
TSL : Personne n'est dupe, l'élection présidentielle c'est au mois de mai 2022, le président Macron est convaincu qu'il sera réélu en donnant quelques euros aux travailleurs sociaux, c'est le phénomène du ruissellement paraît-il.
Les faits
Le premier ministre, Jean Castex, et le président de l’Assemblée des départements de France, François Sauvadet, devraient annoncer vendredi 18 février une enveloppe conjointe de 1,3 milliard d’euros, pour augmenter les professionnels de l’accompagnement social. Une hausse de 183 € net mensuels interviendra dès avril.
Journal LACROIX publié
Attendue en décembre, puis en janvier, la Conférence des métiers de l’accompagnement du social et du médico-social, qui se tiendra finalement le vendredi 18 février, ne sera pas une étape vaine. Le premier ministre, Jean Castex, et le président de l’Assemblée des départements de France, François Sauvadet, devraient y intervenir conjointement pour annoncer une enveloppe de 1,3 milliard d’euros pour augmenter les professionnels de ce secteur.
« C’est une amorce correcte », réagit Patrick Doutreligne, président de l’Uniopss, qui fédère 34 000 établissements et associations qui œuvrent auprès des plus vulnérables, et s’est mobilisé en faveur de cette revalorisation.
Notoirement sous-payés, alors qu’ils remplissent des tâches essentielles, au côté des enfants placés, des jeunes en rupture, des plus démunis, des handicapés ou encore des personnes âgées, les métiers d’éducateur spécialisé, de moniteur, d’assistant social ou encore d’aides à domicile souffrent de sous-effectifs, encore aggravés depuis la crise sanitaire. Dans certains établissements, il manque plus de 30 % des effectifs, ce qui met en péril les missions.
Une revalorisation immédiate alignée sur le Ségur de la santé
Alimentée à 70 % par l’État et à 30 % par les départements, qui financent le secteur à peu près dans ces proportions, cette revalorisation de 1,3 milliard d’euros, qui pourrait encore évoluer à la marge d’ici à la Conférence, se décomposera en deux parties. « Il y a d’abord la volonté d’une revalorisation immédiate de 183 € net par mois équivalente à celle annoncée au personnel soignant » lors du Ségur de la santé de 2020, explique-t-on à Matignon.
En première ligne durant la crise sanitaire et travaillant souvent dans des structures où leurs collègues soignants avaient été augmentés, les travailleurs du social avaient à l’époque très mal vécu d’être ignorés. Cette revalorisation, qui devrait être versée en mai ou juin, sera rétroactive à partir d’avril 2022.
Comment revaloriser les métiers de « seconde ligne » ?
Elle devrait concerner le personnel soignant oublié du Ségur, comme les professionnels de santé des centres de protection maternelle infantile, mais aussi 140 000 postes en équivalents temps plein d’assistants sociaux, éducateurs spécialisés, moniteurs éducateurs, éducateurs techniques spécialisés, aides médico-psychologiques… En année pleine, cet effort coûtera 720 millions d’euros, dont 540 millions pour l’État.
« Résoudre à la racine le problème de l’attractivité »
« La deuxième étape, c’est de parvenir à un rapprochement des conventions collectives pour résoudre à la racine les problèmes d’attractivité et d’évolution de carrière des métiers », poursuit-on dans l’entourage du premier ministre. L’État « accompagnera la marche » à hauteur de quelque 500 millions d’euros, une somme également cofinancée par l’État et les départements.
Élaborées il y a plusieurs décennies, les grilles n’ont que peu évolué, le smic rattrapant, voire dépassant, le bas de l’échelle. Ces grilles sont par ailleurs non seulement très disparates, ce qui rend risqués les changements d’employeurs ou de territoires (certains départements offrent des primes que d’autres ne prévoient pas), mais en plus, elles ne couvrent pas tous les salariés. Depuis plusieurs années, l’État milite pour une convention collective unique, qui permettrait aussi de prendre en compte de nouveaux métiers, et de mieux reconnaître des prises de responsabilités non prévues par les grilles.
Certains partenaires sociaux, comme la CFDT, y sont aussi favorables. D’autres craignent que cette très vaste refonte ne fasse plus de perdants que de gagnants. « L’idée est de mettre en responsabilité les partenaires sociaux, à qui il reviendra de négocier », explique Jean-Philippe Vinquant, coauteur d’un rapport qui a inspiré le gouvernement, « mais on pourrait se fixer deux ans comme objectif raisonnable pour que soient posés les grands blocs de la nouvelle convention collective. »
Nathalie Birchem
Source : https://www.la-croix.com/France/13-milliard-deuros-revaloriser-metiers-social-2022-02-18-1201201013
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