TSL a le plaisir de vous présenter Emmanuel Denis, Éducateur Spécialisé devenu travailleur social indépendant.
Nous vous proposons cet excellent article rédigé par cet éducateur passionné par son métier, qui s'articule avec une réflexion riche d'expérience, par la création de son activité indépendante, ou le développement du réseau est indispensable.
Voici le site internet Referlib, composé d'un réseau de travailleurs sociaux indépendants qui proposent leurs services aux particuliers et aux institutions.
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Site internet de la plateforme réseau de travailleurs sociaux indépendants : https://referlib.com/
Article
Une activité indépendante au service d’un Réseau
Qu’est ce que Referlib ?
« Referlib ». Voici le nom du réseau aujourd’hui.
Il est l’aboutissement de plusieurs années de travail, de construction des partenariats avec toujours pour objectif prioritaire : « 0 sans solution ». C'est-à-dire, permettre aux personnes qui en ont besoin d’être soutenues, accompagnées et orientées dans de bonnes conditions. Donner le choix et apporter des solutions.
Referlib, du nom de la plateforme qui lui est aujourd’hui dédiée, est issue d’un réseau de travailleurs sociaux indépendants qui a commencé à naître en 2009. Cette plateforme permet aux particuliers ou institutions de trouver facilement un professionnel en rapport avec ses besoins, sans intermédiaire. De fait, les acteurs du réseau gagnent en visibilité et voient leur activité se renforcer et se développer.
Devant l’afflux de demandes venant de nombreux départements, de la part de professionnels comme de particuliers, nous avons pris la décision de créer cette plateforme accessible à tous. Plusieurs outils comme « l’espace co » (outil de communication interprofessionnel), la Téléconsultation sécurisée et l’agenda en ligne servent de support dans les pratiques des acteurs de terrain, à la recherche de réflexions collectives, de maintien du lien et d’optimisation du temps.
Qui suis-je ?
Je suis Emmanuel Denis, Éducateur Spécialisé devenu travailleur social indépendant.
J’étais en CDI à temps plein au sein d’un SESSAD pour enfant/adolescents souffrant de troubles du comportement lorsque j’ai pris la décision de développer le réseau.
Mes expériences
Pour faire court : MECS, CDEF, SAVS, Accueil de jour, ITEP, Foyer éducatif pour adultes déficients visuels et SESSAD TCC.
Une action individuelle au service du collectif
J’ai commencé à modéliser le réseau il y a plus de 10 ans mais ce dernier a vraiment pris forme début 2018, lorsque j’ai entamé le processus qui consistait à quitter mon emploi salarié et créer mon activité indépendante.
Progressivement, le réseau est devenu solide et s’est développé dans différents domaines : action sociale, éducation nationale, handicap enfant et adulte, psychiatrie…
L’idée était d’être en mesure de s’appuyer sur différents professionnels sur le territoire, pour répondre au mieux aux besoins identifiés. Devenir indépendant en restant dans une démarche collective.
Les principes
Souplesse dans l’intervention, écoute active, réactivité, adaptabilité, pluridisciplinarité et travail en réseau.
En pratique
Chaque situation est différente bien sûr, mais le point commun de tous les bénéficiaires rencontrés, est leur détresse, la souffrance des personnes qui ne trouvent pas de solution à leurs difficultés.
Souvent, lorsque les familles, partenaires ou institutions me contactent, je suis, au début, seul à intervenir.
Je rencontre, j’écoute, j’analyse, je propose des objectifs à court et moyen termes et je suggère de m’associer à d’autres professionnels (psychologues, enseignants spécialisés, éducateurs techniques…) ou institutions.
Nous évaluons le projet régulièrement, dans un souci d’adaptabilité. Chacun se met en mouvement dans une logique systémique et s’adapte à son niveau, avec ses moyens.
Pas de chronicisation et une recherche d’efficacité.
Régulièrement, je propose d’inclure des professionnels, de mettre en lien avec une association, d’associer à un professionnel ou de passer le relais. Si la famille et le bénéficiaire jugent cela trop tôt, on adapte. Si le réseau est solide et l’environnement stable, alors je peux m’effacer. Jamais sans solution.
Logique de réseau
L’idée première est d’être en mesure d’apporter des solutions de proximité adaptées aux besoins repérés.
Cela revient à solliciter des professionnels indépendants, mais aussi des institutions, associations, organismes publics ou même parfois des entreprises.
La logique de réseau revient à penser et mettre en œuvre les sphères de compétences non en termes de segmentation mais de complémentarité.
Il s’agit d’une méthodologie commune de fabrication du lien entre différents acteurs dans un but commun.
Au principe de complémentarité qui se veut essentiel, vient s’ajouter la notion de maillage dans laquelle est entendue la couverture du territoire départemental, régionale et maintenant, nationale.
Les publics
0 sans solution est une logique qui s’applique autant aux enfants en échec scolaire qu’en situation de handicap, aux adolescents, jeunes adultes en voies d’insertion, confrontés ou non à une addiction, aux adultes en situation de handicap ou aux familles en difficultés passagères…
Les situations sont très variées, autant que les professionnels sollicités et les réponses apportées.
Les partenaires institutionnels
Aujourd’hui, nous travaillons avec les institutions publiques ; inspection académique, MDPH, services de psychiatrie…, mais aussi les associations gestionnaires d’IME, ITEP, MECS, SAVS, ESAT…
Nous nous associons avec les structures pour proposer des solutions sur-mesure aux bénéficiaires.
Exemple
Je suis contacté par une mère seule avec ses deux enfants (13 et 17 ans).
Les deux enfants sont déscolarisés. L’ainé, inscrit au lycée est confronté à plusieurs addictions. Le deuxième souffre de phobie scolaire.
Pour le premier, nous avons établi un lien avec la mission locale de secteur, organisé la démission du lycée en accord avec l’inspection académique, travaillé le projet et construit une nouvelle orientation en lien avec le CFA du sport pour une formation BPJEPS. L’accompagnement s’est arrêté au bout de deux mois alors que la conseillère de la mission locale prenait le relais.
Avec le deuxième adolescent, entretiens individuels, lien avec le collège (cpe, directeur), découverte situation de harcèlement, mise en route d’un SAPAD, partenariat avec une psychologue implantée sur la commune, soutien à la parentalité. L’accompagnement s’estompe mais le lien est maintenu aujourd’hui sur demande de l’adolescent et de sa mère.
Nous voyons bien ici la logique de réseau, le processus de mise en mouvement de différents acteurs dans l’intérêt des bénéficiaires.
Les qualités requises pour être TS indépendant
. Il est indispensable d’être à l’aise avec la logique d’entreprise.
Entreprendre, c’est prendre des risques. Mais attention, les risques sont pris par le professionnel et non les bénéficiaires.
. Sens de l’organisation. Autonomie.
. Polyvalence et technicité. Être polyvalent ne veut pas dire savoir tout faire. Toutefois, il est indispensable d’être en mesure de s’adapter aux différentes situations rencontrées. Il faut réunir les compétences nécessaires pour réaliser analyses et diagnostics justes afin de proposer les accompagnements appropriés, structurer le réseau adapté aux problématiques.
Lorsqu’on ne dispose pas de l’expertise requise, alors, nous proposons de passer le relais.
. Connaître le réseau et le territoire
. Penser la fin de l’accompagnement dès les premiers contacts. Nous sommes de passage. Nous mettons en lien. Garder un lien peut parfois générer une forme de dépendance contre productive.
. Connaître les aides, financements, ressources potentiels, ou se tourner vers ceux qui les connaissent. (AS). Si les séances sont prises en charges par les familles ou personnes accompagnées au début, nous parvenons souvent à débloquer quelques aides allégeant le coût financier.
. Pugnacité. Surmonter les obstacles pour développer son activité, développer les partenariats constructifs.
Les avantages
Autonomie, liberté, emploi du temps à la carte, travail de réseau et donc, pluridisciplinaire, le revenu…
Un travailleur social en libéral est par définition, totalement autonome. Il ne rend de compte qu’à la personne, la famille ou la structure qui l’emploie. Si cette dimension peut risquer de biaiser la relation éducative, il est à noter qu’elle favorise souvent la prise de décision rapide et l’efficacité.
Le travailleur social est libre de son temps et module ses suivis en fonction de son organisation personnelle, mais surtout des accompagnements. Personne ne peut lui imposer un horaire ou jour de travail. Selon la direction choisie et les spécialités, les week end et vacances scolaires peuvent être plus calmes.
Le travail de réseau est un très bon moyen d’enrichir sa pratique et de palier aux risques de « solitude » dans l’accompagnement. Vecteur de complémentarité, il sert également de garde fou et facilite la prise de distance, la réflexion collective et l’analyse des situations.
Pour ceux qui ont quelques doutes, à volume de travail égal, le revenu d’un indépendant est plus important que celui d’un salarié, même s’il ne constitue souvent pas la motivation principale.
Le libéral, une activité d’avenir
L’activité libérale pour les travailleurs sociaux est appelée à se développer.
Nous constatons de multiples évolutions dans différents domaines : La famille…..
A présent
Je ne peux rentrer davantage dans les détails qui serviraient pourtant à tous ceux qui souhaitent ou hésitent à s’installer, à se lancer. L’article deviendrait beaucoup trop long et rébarbatif.
Le réseau est un Outil puissant au service du professionnel et des bénéficiaires.
Mais il faut procéder avec méthode et ne pas se précipiter.
Nous pouvons vous aider comme vous pouvez nous aider à développer le réseau au service des personnes qui en ont besoin.
N’hésitez pas à nous contacter pour échanger et voir ensemble comment nous pouvons nous aider mutuellement.
Merci à tous les lecteurs et travailleurs sociaux, d’avoir pris le temps de lire cet article.
Emmanuel Denis, REFERLIB
Referlib.com