Au bout du rouleau : les ATSEM demandent la revalorisation de leur métier
ATSEM un métier difficile en manque de reconnaissance, où la polyvalence est une condition incontournable
Suite à la réforme des rythmes scolaires 2013- 2014, les ATSEM sont au bout du rouleau.
Les ATSEM demandent la revalorisation de leur statut et de leur métier. C'est pourquoi TSL soutien les revendications légitimes des agents territoriales spécialisés des écoles maternelles (ATSEM), classées en catégorie C dans la fonction publique, car elles sont indispensables au sein des établissements scolaires et des Mairies. Elles méritent une revalorisation de leur statut professionnel, qui doit impérativement être reconnu en qualité de professionnel de la petite enfance. Il est plus que nécessaire de reconnaitre ces professionnels de la petite enfance, faisant partie officiellement des équipes pédagogiques et éducatives au sein de l’Éducation nationale et des collectivités territoriales. TSL préconise la reconnaissance du métier des ATSEM par une revalorisation statutaire en catégorie B dans la fonction publique.
TSL demande solidairement aux travailleurs sociaux de soutenir cette pétition pour une revalorisation légitime des ATSEM, de leur statut et de leur métier, cliquer sur Pétition
Prenez connaissance du communiqué transmis à TSL par le Collectif Atsem de France
Patrick Guichard
La croyance populaire concernant la fonction d'Atsem fait souvent de ce métier un rôle secondaire, on pense souvent à tort que ces personnels, trop souvent invisibles et peu reconnus ont un rôle de second plan, pourtant dans la réalité elles sont indispensables dans le bon fonctionnement de nos écoles.
Les Atsems travaillent 9 heures par jour, 5 jours sur 7, elles sont sous la double autorité du maire et de l'éducation nationale, elles évoluent sous un statut poussiéreux datant de 1992, modifié en 2006 et 2008 mais limité à un cadre purement technique, ne mettant que peu en avant l'ensemble des qualités et évolutions inhérentes à leurs fonctions.
Être Atsem n'est pas seulement un métier, c'est une vocation, un quotidien difficile, harassant ou chacun vous sollicitent où la fatigue est bannie, le sourire indispensable, nul ne peut en voyant ces dames aux regards tendres et toujours souriantes s'imaginer les nombreuses fonctions qui sont les leurs alors qu'en est-il en réalité ?
Les Atsems sont les premières impactées de la FPT par les nombreuses réformes et évolutions au sein de nos écoles, elles pallient au manque, ce sont souvent celles qu'on appelle pour déléguer des taches parfois ingrates, parfois longues, mais toujours réalisées avec un professionnalisme et une passion qui les animent à chaque instant.
Essayez un instant de vous mettre dans la peau d'une d'entre elle, sa journée commence à 7h30 par l'accueil des enfants, mais aussi des parents à la grille de l'école sous la responsabilité de la mairie, elle veille à la sécurité, vous savez ce plan VIGIPIRATE, elle vous accueille avec le sourire et un bonjour qui égaille votre matinée et celle de vos enfants. Puis dès 8 heures, elle endosse son second rôle de la journée, sous l'égide de l'éducation nationale, c'est elle qui prépare les activités pédagogiques, qui emmène vos enfants aux toilettes, veille avec bienveillance sur vos bambins, les changent, assiste l'enseignant au sein de la classe puis vient le temps de cantine où elle se transforme de nouveau en serveuse et assiste aussi les enfants bénéficiant d'un PAI, c'est elle qui veille aussi à ce que vos bambins mangent bien, qui coupe leur viande, incitent à goûter à tout , débarrassent etc.
Le repas sitôt avalés (30 mn), la voilà repartie pour un second marathon, elle prépare les salles de siestes, puis recommence inlassablement les taches qu'elles a effectué le matin sans se plaindre et toujours avec cet enthousiasme qui la caractérise, puis à l'heure ou l'éducation nationale s'arrête, elle continue et enchaine avec ces activités périscolaires qui ne pourraient exister sans elles, et finissent leur journée vers 18.00 , éreintées…
Une journée harassante dans l'ombre, peu rémunérée, peu reconnue car souvent l'Atsem travaille et ne compte pas ses heures, le bénévolat n'est pas rare car le temps manque, et il faut bien préparer les temps d'accueil périscolaire (TAP), imaginer des solutions pour pallier aux manques de toutes sortes, pour ne laisser aucun enfant au bord de la route.
L'éducation nationale est une machine gigantesque qui tente avec plus ou moins de succès d'innover sans toutefois mettre les moyens nécessaires sur le terrain, c'est alors encore l'Atsem qui prend les devants comme pour ces milliers d'enfants handicapés qui attendent leurs auxiliaires de vie scolaire, elles se forment, se démènent pour mettre en place des adaptations car sans elles alors ces enfants seraient livrés à eux-mêmes sans aide, condamnés à une scolarisation sans saveur, limitée à une simple présence physique ou encore à une condamnation à la déscolarisation.
C'est aussi l'Atsem qui fait que l'inclusion scolaire des tous petits voulue par l'éducation nationale, soit possible, elle rassure, change les couches des toutes petites sections, câline, materne et permet à ces enfants de prendre confiance pour que l'école soit un lieu où ils aiment se rendre dans l'insouciance, une étape primordiale nécessaire qui aura un impact sur toute leur scolarité future.
Il n'est pas possible d'énumérer l'ensemble des taches réalisées par ces Atsem, la liste est bien trop longue, une chose est pourtant certaine, sans elles, cette école que nous connaissons, ce bien être dont bénéficie ces millions d'enfants n'existerait plus. Alors ensemble, que nous soyons parents, enseignants, directeurs d'école, simples citoyens, nous avons le devoir de faire que ces personnes dévouées obtiennent la reconnaissance, une revalorisation de leur statut, de leur salaire, car elles méritent notre soutien sans failles !
Le Collectif Atsem de France qui réunis des milliers d'entre elle, soutenus par de nombreux corps de l'éducation nationale, de nombreuses associations mais aussi par des milliers de parents d'élèves tire la sonnette d'alarme et demande aux pouvoirs publics, de faire que demain, toutes ces personnes ne soient plus invisibles, mais puissent enfin avoir la place et la reconnaissance qu'elles méritent par la création d'un statut national.
Ce métier se mourra si rien n'est fait, car ces Atsems qui font tant pour nos enfants, s'épuisent chaque jour à la tâche et ne peuvent accepter plus longtemps ce mépris des plus hautes instances, cette absence d'une rémunération juste de leur travail, cette absence de primes qu'on octroie a d'autre.
La colère gronde, l'exaspération aussi, faudra-t-il une grève nationale pour faire comprendre à ceux qui les méprisent l'importance de leurs présences et la charge écrasante de travail qu'elles abattent au quotidien ?
Ensemble, soutenons-les en signant leur pétition, pour nos enfants, pour ceux qui suivront, en reconnaissance de ce qu'elles nous ont apporté lorsque nous étions enfants, pour que leurs sourires qui illuminent nos écoles ne s'éteignent jamais.
Collectif Atsem de France
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Décret n°92-850 du 28 août 1992 portant statut particulier du cadre d'emplois des agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles, cliquer sur Décret
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