Les travailleurs sociaux libres

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C’est la rue qui tue les SDF chaque jour

SDF : c’est la rue qui tue

En France, un SDF meurt chaque jour, quelles que soient les saisons. Contrairement aux idées reçues, ce ne sont pas les conditions climatiques qui causent la mort des sans abris. 49 ans, c'est aussi la durée moyenne de vie à la rue.

 

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Mardi 6 Août 2013 à 11:39 |

Philippe Ridou

 

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SDF, Lille - BAZIZ CHIBANE/SIPA

 

Dans la torpeur de l’été, certains chiffres passent inaperçus, celui-ci par exemple : en France, un SDF meurt chaque jour. Ce n’est pas une moyenne, c’est une réalité. Le collectif Les Morts de la rue en dénombre 243 depuis le début de l’année (223e jour). Le décompte non exhaustif tord le cou à un cliché tenace : c’est le froid qui tue.

« Les décès ont lieu toute l’année. Il n’y a pas de recoupement à faire avec le climat, précise Cécile Rocca coordinatrice du collectif Les Morts de la rue. Ceux qui décèdent sont depuis longtemps dans la rue. Plus que le chaud ou le froid, c’est l’usure et l’épuisement qui tuent. » Ne pas savoir où l’on va dormir, vivre dans l’insécurité, mal dormir : voilà qui sape le moral et mine les corps des personnes SDF.

 

L’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (ONPES) s’apprête à publier, en septembre, une étude sur la mortalité des SDF. Elle ne contredira pas les données relevées en 2008-2009, essentiellement basées sur les recensements effectués par Les Morts de la rue. L’étude montrait déjà une absence de pics de mortalité en fonction des saisons : les SDF meurent autant au printemps (24%), en été (21%), en automne (29%), qu’en hiver (26%). Des chiffres similaires à ceux de la population globale confirme Grégoire Rey, directeur du Centre d'épidémiologie sur les causes médicales décès (CEPIDC) : « La différence majeure, c’est l’âge. Alors que la mortalité moyenne au plan national est de 78 ans pour les hommes, elle n’est que de 49 ans pour les sans domiciles. »

 

Les causes de décès, dans la moitié des cas, sont violentes : accident de la circulation, brûlures (suite à l’incendie des abris de fortune),  agression, suicide… Dans un tiers des cas, il s’agit de mort naturelle soudaine : arrêt cardiaque, épilepsie, etc. Quant aux cas d’hypothermie, ils sont marginaux : « Au cours des mois de novembre à mars  2011, nous avons constaté qu’ils ne concernaient que 10% des décès déclarés », précise Cécile Rocca.

 

Ce sont principalement les hommes qui meurent dans la rue. Les femmes représentent  5 à 10 % des cas : « Il y a moins de femmes SDF, les associations leur porte une vigilance accrue et elles acceptent plus facilement les places en hébergement d’urgence » analyse Cécile Rocca. Des places ? A condition qu’il y en ait. Or l’été beaucoup de foyers ferment, faute de budget. Les gymnases ne sont ouverts qu’en cas de froid extrême, et seulement entre le 1er novembre et le 31 mars.

 

Source : http://www.marianne.net/SDF-c-est-la-rue-qui-tue_a231027.html

 



09/09/2013

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