Disqualification : Le métier de travailleur social n'attire pas
Attractivité salariale, valorisation du travail social, des métiers, des formations, du niveau des diplômes, tous cela c’est de la foutaise…
La plupart des personnes imaginent que les travailleurs sociaux ont une belle vie et qu’ils exercent un métier plutôt facile :
Mais l’envers du décor c’est la précarité de l’emploi, salaire proche des revenus de nos bénéficiaires. Depuis 1990, une baisse significative des inscriptions chaque année dans les centres de formation en travail social est à déplorer, et ce n'est pas en distribuant des miettes par-ci, par-là que cela changera.
Au final, le regard porté sur les travailleurs sociaux par les dirigeants est le même regard de mépris que portent ces dirigeants sur les pauvres...
C’est pourtant la triste réalité pour beaucoup d’entre nous. De CDD en CDD le CDI se raréfie, quant au salaire il stagne ou diminue au gré des employeurs et des conventions collectives qui ne valorisent plus les salaires et les métiers du travail social. Le métier de travailleur social n'attire pas...
Le travailleur social est devenu le pantin du politique le temps d’un mandat. Il est ballotté parfois à gauche, à droite, au centre, voire aux extrêmes. Il applique des mesures qui bien souvent n’ont pas de sens, et sont même contre-productive pour les publics qui rencontrent des difficultés.
On demande à présent ouvertement aux travailleurs sociaux d’éduquer à la baguette les pauvres, d’obéir et surtout de ne pas réfléchir, d’être un simple exécutant capable de mettre à la poubelle des valeurs d’altruisme et de raisonnement. Ils doivent se déshumaniser et fermer les yeux sur ce qui dérange, bref, ils leur faut répondre avec précision aux injonctions des donneurs d’ordre. C'est à dire faire du travail social autrement, les dirigeants aiment appeler cela « le progrès ».
Ils ont installé les travailleurs sociaux dans une posture de dénonciation et de normalisation de la délation des publics faibles, des marginaux, des "déviants", par le biais d'un arsenal de lois, de directives, sous couvert de dispositifs, qui favorisent les dérives et les discriminations. Ces nouvelles normes sont là soit-disant pour sécuriser et tranquilliser les consciences, afin de permettre à ces professionnels du travail social de réaliser les basses besognes, en se substituant à la police et aux gendarmes. Il ne faut donc pas s'étonner que les bénéficiaires des aides sociales perçoivent les travailleurs sociaux comme des policiers déguisés, difficile par les temps qui court de leur donner tort…
Finalement, la vie d’un travailleur social c'est pas terrible !
Pression et harcèlement hiérarchique, violence et agression verbale et physique, rémunération au rabais très en dessous de nos compétences et de notre niveau d’étude. La perte de sens de nos métiers et du travail social en général. Une exploitation déguisée qui tire les salaires toujours vers le bas, en faisant croire par une illusion collective que la reconnaissance du grade licence (bac+3) est une vraie valorisation des diplômes et des métiers, mais c’est un énorme mensonge que nous ont fait gober les dirigeants politiques, et tous ceux qui sont sensés nous représenter et nous défendre.
Le grade licence ça fait 40 ans que les travailleurs sociaux (AS, ES, CESF, EJE, ETS) l’exigeaient déjà, afin de légitimer leur trois années de formation post bac. De plus, tous ces métiers ont été réformés à plusieurs reprises à la hausse, pour répondre aux nouveaux enjeux sociétaux, et ces réformes auraient dû permettre une reconnaissance universitaire à master et non pas licence. Cette reconnaissance de la licence n’est donc qu’une entourloupe, une escroquerie de plus.
Bon c’est vrai, nous avons enfin le grade licence ! Et bien non, figurez vous que c’est réservé uniquement aux futurs diplômés en 2021, pour les anciens ils peuvent aller jouer aux billes. Remercions tous nos dirigeants pour ce merveilleux cadeau !
TSL
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