Les travailleurs sociaux libres

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Jean-Marie Vauchez annonce la dissolution de l’association ONES

Jean-Marie Vauchez est président de l’Organisation nationale des éducateurs spécialisés (ONES) depuis sa création en 2009.

 

05/07/19 - Jean-Marie Vauchez aux 12èmes Assises Nationales de la  Protection de l'Enfance - YouTube

Photo Jean-Marie Vauchez président de l'ONES

 

Le 31 décembre 2021 sur la page facebook de cette organisation, Il annonce la dissolution de l'ONES et compte désormais sur les réseaux sociaux pour s’affranchir du statut associatif. L’Ones redevient une simple association de personnes.

 

L'alternative aux réseaux sociaux semble en effet être la solution, car les modes de communications, les échanges sont directs, avec la possibilité  de pouvoir réfléchir et intervenir sur différents sujets, commenter l'actualité, voire travailler sur des projets. 

 

Actuellement l'ONES compte 27600 membres sur sa page facebook, la majorité de ses membres sont des éducateurs diplômés d'Etat, ce qui revient à dire que Jean-Marie Vauchez a pris la bonne décision en faisant le choix des réseaux sociaux. 

 

Cependant, il est primordial que tous les éducateurs (environ 100 000 ) puissent se retrouver autour d'une solidarité de métier afin que leurs voix continuent d'être entendues.

 

TSL lance un appel à la solidarité, devenez membre de l'ONES , afin que les éducateurs deviennent beaucoup plus forts et qu'ils puissent peser dans les décisions politiques, inscrivez-vous sur la page Facebook de l'ONES . Nous saluons l'investissement et le courage de Jean-Marie Vauchez dans cette délicate et difficile mission en qualité de président, et de cette voix qu'il a porté depuis plus d'une décennie pour l'ONES.

 

Patrick Guichard

Travailleur social diplômé d'Etat de formation pluridisciplinaire (ES, AS...)

 

 

Communiqué publié le 31 décembre 2021 par Jean-Marie Vauchez président de l'ONES
 
 
Dissolution ou solution ?
 
Chaque année, je propose de faire le bilan de l'activité de l'association. Cette année ce sera la dernière fois que je me livre à cet exercice car j'annonce ici la dissolution de l’association ONES.
 
En réalité, nous allons nous retrouver dans la même situation qu’au moment de la création de l’ONES qui est resté plus d'un an une « association de personnes » selon l'article 2 de la loi 1901, c'est-à-dire que rien ne change si ce n'est qu'il n'y a plus de personnalité juridique et donc plus de président, plus de trésorier, plus de représentation possible en raison d'un titre associatif.
 
Franchement, ce n'est pas plus grave que ça, bien au contraire. J'ai relu plusieurs bilans réalisés à l'occasion de ses nouvelles années et presque tous faisaient état d'un grand contraste entre la vie associative et ses réalisations. Pour être clair, la forme associative n'a jamais réellement pris et nous étions déjà bien dans le pétrin avant la crise du COVID, mais maintenant, ce n’est plus tenable. Nous n’arrivons plus à organiser d’AG depuis longtemps et la vie associative est au point mort. En plus de la crise sanitaire, je vois plusieurs raisons à cette difficulté.
 
Notre métier d’éducateur spécialisé est incroyablement morcelé. Une fois qu’on est embauché depuis un an ou deux, on perd assez rapidement l’incroyable diversité de notre secteur qui offre des pratiques et des environnements institutionnels extrêmement diversifiés, au point qu’il est parfois même difficile d’échanger entre nous ou de trouver des consensus. Nous avons souvent expérimenté ces écarts, et je me souviens d’un échange entre un collègue, référent ASE avec un autre éduc en FAM très emblématique. Pour le premier, la loi du 2 janvier 2002 était un souvenir d’école alors que pour le deuxième, l’application de cette loi était un vrai casse-tête. A contrario, ce dernier ne comprenait pas vraiment les enjeux de la reconfiguration des CRIP dans le département du premier !
 
La deuxième difficulté est la grande technicité des sujets. Par exemple, si tous le monde est d’accord pour dénoncer les niveaux scandaleusement bas des salaires, tout se complique lorsqu’on entre dans les détails. Qui solliciter ? il existe 3 grands financeurs du médico social (ARS, Conseils Départementaux et CCAS) et 14 conventions collectives ! Par ailleurs, ce secteur est composé d’une multitude d’associations, toutes différentes ! Du coup, il est très difficile d’identifier un interlocuteur, d’autant que les logiques de la CC66 ne sont pas celles de la fonction publique hospitalière et qu’il est encore plus compliqué de tenir un langage commun.
 
Nous avons rencontré d’autres obstacles encore, et sans doute qu’ils seraient rédhibitoires si nous étions un syndicat chargé de défendre des causes ou des professionnels. Nos statuts ont été rédigés très clairement :
 
• D’encourager la reconnaissance du métier d'Éducateur Spécialisé, tant au niveau de ses fonctions professionnelle qu’au niveau d’une meilleure connaissance par le grand public et les autres professionnels du secteur
 
• De développer des espaces de partage, de travail et de réflexion autour de thématiques du secteur et de diffuser le résultat de ce travail.
 
• D’avoir une fonction de vigilance et d’alerte sur l’évolution du métier, de ses conditions d’exercice, de son environnement. L’O.N.E.S pourra interpeller, le cas échéant, les acteurs concernés.
 
• D’élaborer des documents faisant repères pour les professionnels (charte éthique, code de déontologie) d’en assurer la promotion et de les défendre.
 
• D’établir des relations avec des organismes similaires en vue de développer des échanges quant aux conditions et aux modalités de l’exercice du métier d’éducateur spécialisé
 
• l’O.N.E.S garantit la liberté syndicale et politique à chacun de ses membres.
Il s’agit donc très clairement d’être un lieu d’échanges, de partages et d’informations bien plus qu’un nouveau syndicat. Nous nous sommes sans doute un peu noyés dans des échanges stériles pour savoir qui sera membre ou non (titulaire du DEES ? Etudiant ? Comment vérifier ? Quid des AMP et Moniteurs éducateurs ? Pourquoi ne pas devenir une Organisation Nationale de l’Education Spécialisée ?….) Bref, nous n’aurions pas eu ces débats/conflits si nous n’avions pas pris cette forme associative où il faut se définir c’est-à-dire qui fait partie de l’association et qui n’en fait pas (et donc exclure…).
 
Je pense donc que cette dissolution peut être une véritable solution à nos difficultés. Chaque année, j’ai mis en avant les avancées que nous avons, paradoxalement, réalisés. Un groupe Facebook de 27600 membres, le plus ancien de ceux qui portent sur le travail social qui réalise à lui seul un bon nombre des objectifs fixés par les statuts grâce au boulot des modérateurs qui arrivent à garder un ton respectueux et une certaine qualité des échanges.
 
Nous avons également une certaine écoute au plus haut niveau de l’état. Début 2022, je vais proposer une réflexion pour alimenter les échanges avec Denis Piveteau qui est chargé d’une étude sur les évolutions du positionnement des éducateurs spécialisés en matière d’accompagnement des personnes, en rapport avec les principes d’inclusion sociale et de participation / d’autodétermination.
 
Il y a eu aussi des réflexions sur l’attractivité des métiers, sur les conséquences de la prime ségur…. Etc.
 
Cette dissolution est donc un appel à inventer de nouvelles formes de rencontres et d’échanges, peut être plus en phase avec notre époque. A nous de les inventer…
 
Jean-Marie Vauchez président  de l'ONES
 
Source : https://www.facebook.com/groups/ones.groupe/announcements

 

 



08/01/2022

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