Les travailleurs sociaux libres

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Souffrance au travail : Le travail sociale présente le taux de mortalité par suicide le plus élevé en France

 

Suicide et activité professionnelle en France : Premières exploitations de données disponible

 

 

 

Santé travail - Institut de veille sanitaire

 

Parler de suicide chez les travailleurs sociaux, impensable me direz-vous ! Un sujet sensible voire tabou. Et pourtant, qui pourrait croire que le secteur de l'action sociale et de la santé, présente le taux le plus élévé de suicide ! 

Dans la fonction publique et le secteur privé (associatif et entreprise), les travailleurs sociaux sont en tête du peleton des suicidés, en comparaison de toutes les branches d'activités professionnelles.

Pour aider les autres, les travailleurs sociaux sont les champions du monde, mais lorqu'ils rencontrent des difficultés, il n'y a presque jamais personne pour leur venir en aide et faire respecter leurs droits. Cela en dit long sur la polique d'action sociale que mène les élus politiques et certains dirigeants...

 

Une étude a été mené dans le cadre du projet COSMOP, développé par le Département santé travail (DST) de l’Institut de veille sanitaire, pour la période de 1976 à 2002.

 

Le secteur de l’action sociale et de la santé présente le taux de mortalité par suicide le plus élevé en France.

 

A partir de cette étude, nous pouvons faire l'hypothèse qu'entre 2002 et 2011, le nombre de suicide dans le secteur social continue d'être en forte augmentation.

 

Voici un petit résumé de cette étude...

 

Les liens entre les contraintes de travail et la santé ont été établis ces deux dernières décennies par les scientifiques au niveau international [Karasek, 1990 ; Siegrist, 2008 ; Netterstrom, 2008].
En France, plusieurs indicateurs de climat délétère dans les entreprises ou les secteurs d’activité ont été produits ces dernières années : il s’agit d’indicateurs permettant de quantifier principalement les déséquilibres effort/récompense, la tension au travail ("job strain" [Niedhammer, 2008a] et l’exposition aux violences physiques ou psychologiques [Niedhammer, 2006]. Leurs liens avec la santé cardiovasculaire [Kasl, 1996] et la santé mentale des travailleurs sont établis [Paterniti, 2002 ; Niedhammer, 2008b ; Cohidon, 2009] ; certaines conséquences sur les troubles musculo-squelettiques ont également été décrites [Deeney, 2009].

La survenue de suicides en lien avec le travail constitue quant à elle un indicateur d’alerte majeure (...).

 

Méthode

L’analyse de la mortalité par suicide chez les salariés en emploi, en fonction du secteur d’activité, a été effectuée dans le cadre du projet Cosmop [Geoffroy-Perez, 2006], développé par le Département santé travail (DST) de l’Institut de veille sanitaire.

 

Programme Cosmop
Le programme Cosmop, mis en place par le DST de l’InVS, consiste à décrire de façon systématique depuis 1968 les causes de décès selon l’activité professionnelle, afin de fournir régulièrement des indicateurs concernant les risques liés au travail dans la population française. L’objectif de ce programme est de repérer d’éventuelles surmortalités dans certains secteurs ou catégories socioprofessionnelles et d’en suivre l’évolution afin de contribuer à générer des hypothèses nouvelles et à orienter les actions de prévention (...).

 

Sur la période
1976-2002, 1 931 décès par suicide ont été identifiés chez les hommes salariés en emploi entre 15 et 64 ans, soit un taux de mortalité par suicide estimé à 25,1/100 000 (...).

 

Données étudiées

L’étude a porté sur les décès survenus entre 1976 et 2002 pour lesquels le suicide était mentionné en cause principale du décès. Les classes d’âges entre 15 et 64 ans ont été retenues.

 

Mortalité par suicide et secteur d'activité

 

Les taux de mortalité diffèrent sensiblement selon les secteurs d’activité...

 

Le secteur de la santé et de l’action sociale présente le taux de mortalité par suicide le plus élevé (34,3/100 000). Les évolutions temporelles ne sont pas strictement superposables
selon le secteur considéré (décrites si effectif suffisant). Ainsi, dans le secteur de la santé et de l’action sociale, les taux sont élevés quelle que soit la période. Viennent ensuite les secteurs de l’administration publique (en dehors de la fonction publique d’État) (29,8/100 000), de la construction (27,3/100 000) et de l’immobilier (26,7/100 000).

 

À l’inverse, les secteurs de la production et distribution d’électricité de gaz et d’eau ainsi que celui de l’éducation (mais ne comprenant pas les enseignants de la fonction publique d’État) présentent les taux d’incidence les plus faibles (respectivement 15,5 et 15,6/100 000).

 

L’analyse par groupe socioprofessionnel montre des taux de mortalité près de trois fois plus élevés chez les employés et surtout chez les ouvriers (proche de celui observé en population générale) par rapport aux cadres. Les professions intermédiaires présentent quant à elles un taux de mortalité par suicide plus proche de celui des cadres.

 

On note que le taux de mortalité est particulièrement élevé (58,1/100 000) lorsqu’il n’existe pas d’activité salariée connue (inactivité ou hors champ d’exploitation)

 

Pour plus d'info, cliquez sur le lien :

http://www.intefp-sstfp.travail.gouv.fr/datas/files/SSTFP/2010%20Rpt%20suicide%20activite%20professionnelle%20France%20INVS.pdf



03/04/2012

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