Le commissariat de police de Chartres reçoit un appel, lundi 30 juillet, vers 22 heures : « Je viens d’entendre un coup de feu. » À l’autre bout du fil, une riveraine de la place Châtelet, à Chartres.
Immédiatement, les policiers investissent les lieux. Ils interpellent un homme qui, visiblement, cherche à fuir : Harry Loudun, un marginal de 35 ans. Selon les policiers, il paraît totalement alcoolisé.
Au cours de la palpation de sécurité, ils découvrent une boulette de résine de cannabis, mais aussi une balle de pistolet, calibre 9 mm. En revanche, aucune trace de l’arme. Elle ne sera retrouvée que le lendemain, dans le jardin d’un autre riverain de la place Châtelet.
Au tribunal de Chartres, où il est présenté en comparution immédiate, l’homme affirme : « Ma nièce avait une embrouille avec un type. Il est reparti chez lui, pour aller chercher un pistolet. Alors, quand il est revenu, j’ai sorti mon arme. »
Le prévenu raconte son histoire comme s’il était tout à fait normal de se promener avec une arme chargée sur lui.
« Votre arme sur son ventre… »
Dans le dossier, rien ne prouve que l’autre homme était armé. La présidente du tribunal intervient : « Il a expliqué que vous aviez pointé votre arme à deux reprises sur son ventre en actionnant la détente, mais que les coups n’étaient pas partis. » Harry Loudun conteste : « Ce n’est pas vrai. J’ai juste tiré un seul coup de feu en l’air. » Lorsqu’il a été interpellé par les policiers, il les a insultés. Selon eux, il s’est rebellé. Dans la voiture qui le conduisait au commissariat, il a tenté de se cogner la tête contre les vitres : « Ça, c’est vrai. J’étais très énervé. »
L’homme est également jugé pour des violences sur une assistante sociale du Foyer d’accueil chartrain (Fac), où il était alors hébergé. Le 3 juin, il a une altercation avec elle. Une nouvelle fois, il a trop bu, et peut-être aussi, selon le personnel du Fac, consommé trop de résine de cannabis.
La magistrate insiste : « Vous avez menacé l’assistante sociale de mort, en lui promettant de la “cramer”. » Le prévenu répond : « Je ne me souviens pas de tout, mais je pense que c’est vrai. »
Il est condamné à quatre mois de prison ferme, avec mandat de dépôt à l’issue de son procès.
Jacques Joannopoulos
Source : https://www.lechorepublicain.fr/chartres-28000/actualites/il-tire-un-coup-de-feu-en-plein-chartres-et-termine-en-prison_12943954/