Les travailleurs sociaux libres

Les travailleurs sociaux libres

Une éducatrice spécialisée tuée sur son lieu de travail à coup de couteau

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TSL a le regret de vous informer que Marina Fuseau éducatrice, âgée de 39 ans a été assassinée le samedi 28 octobre 2017 sur son lieu de travail. Elle vivait avec son compagnon et leurs deux enfants. 

 

Dans les jours qui ont suivi ce drame, TSL a été sollicité par l'entourage de la victime pour publier un article sur le décès de notre regrettée collègue Marina. Après réflexion , nous avons préféré différer cette publication, parce que la presse spécialisée dont TSA avait couvert cette terrible tragédie. C'est pourquoi, sept mois après cet événement tragique nous publions l'article pour tous ceux et celles qui n'auraient pas eu accès à cette importante information.

 

Condoléances

 

De plus, à travers cet article, c'est la possibilité pour TSL et les travailleurs sociaux qui le souhaitent, de rendre un dernier hommage à Marina, pour son courage professionnel et sa bienveillance, mais aussi, une pensée empreinte d'une très vive émotion pour sa famille, à qui nous prions d’accepter notre respectueuse sympathie. Nous savons combien ce malheur vous a atteint et nous tenons à ce que vous sachiez toute la part que nous prenons à votre douleur.

Nous adressons nos sincères condoléances à la famille de Marina Fuseau, à ces proches et amis, ainsi qu'à tous ces collègues.

 

TSL continuera d'alerter les pouvoirs publics et les dirigeants politiques, sur l'importance de reconnaître désormais les métiers du travail social comme étant des métiers à risque, cliquer sur le lien (TSL reçu à la Présidence de la République), afin d'obtenir la sécurité et des conditions de travail favorable, de recruter des professionnels qualifiés et de mettre un frein aux charges de travail toujours plus importantes avec les risques psycho-sociaux que cela impliquent, mais également avoir un salaire décent pour tous les travailleurs sociaux, ce qui n'est toujours pas le cas actuellement.

 

Le but de cet article c'est d'interroger la problématique des risques professionnelles, en interpellant les dirigeants politiques et les travailleurs sociaux sur les possibles solutions qui pourraient permettre d'améliorer les conditions de travail et la sécurité des professionnels et des personnes...

TSL rappel que lors de son entretien à la Présidence de la République, une semaine avant que ne survienne cette terrible tragédie, il a été évoqué avec les conseillères du Président, la problématique des agressions et des assassinats dont sont victimes les travailleurs sociaux et l'augmentation inquiétante de ce phénomène.

Cela devient insupportable de se rendre au travail avec le risque d'y perdre la vie...

 

Poitiers : Marche en mémoire de Marina : Le Témoignage des parents 

 

Voici le résumé de quelques articles de presse dont celui de TSA.

 

L'agression mortelle de l'éducatrice spécialisée du foyer "Cécile et Marie-Anne", au 16, rue Riffault, à Poitiers était préméditée

 

Les faits se sont déroulés au sein du centre d’accueil pour femmes avec enfants Cécile et Marie-Anne géré par le département de la Vienne. Une jeune femme qui risquait le retrait de son enfant à tuée Marina Fuseau éducatrice spécialisée, en lui portant quatre coups de couteau dont un à la gorge.

 

 

L’éducatrice frappée à la gorge

C’est là que tout bascule. Jeudi, l’équipe éducative fait part à la jeune mère de sa convocation et lui explique les enjeux : son petit garçon pourrait lui être retiré. « Quand elles m’ont dit qu’elles allaient me retirer mon enfant, j’ai décidé de toutes les tuer », a confié l’intéressée lors de sa garde à vue.

Pour une raison encore inconnue, celle-ci entretient « un grief prononcé à l’égard de Marina Fuseau », a expliqué le procureur. La meurtrière présumée prend connaissance des horaires de l’éducatrice et attend son arrivée au foyern tôt le samedi matin. Elle est armée de deux couteaux : un qu’elle possède de longue date, un autre qu’elle a trouvé dans la cuisine du foyer.

 

 

Poitiers : « Elle a voulu toutes les tuer (La Nouvelle République)

 

« Elle a guetté son arrivée dans le bureau, à 7 heures. Elle a porté quatre coups de couteau, dont un à la gorge, à l’aide de deux couteaux. Elle a tenté de tirer le corps jusqu’à la cave et de nettoyer la scène de crime avec une serviette », a détaillé Michel Garrandaux, cité par Centre Presse. Selon France Bleu, la jeune Guinéenne se serait ensuite douchée puis habillée avant de sortir prévenir le placier du marché voisin. C’est lui qui appellera la police.

« Je voulais être sûre qu’elle meure complètement », aurait lâché la jeune femme lors de son audition.

 

 


 

La famille de Marina Fuseau devait arriver hier de Martinique. Michel Buisson, le maire de Brie, indique qu’il « connaît très bien cette famille ». Pour le maire, qui a connu Marina Fuseau adolescente, la nouvelle de son décès est évidemment choquante. « Les voisins qui habitent dans la même impasse sont très soudés. On va essayer de les accompagner au mieux. »

 

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La résidence Cécile et Marie-Anne, un foyer en plein centre de Poitiers

A POITIERS, UNE ÉDUCATRICE ASSASSINÉE DANS SON FOYER MÈRE-ENFANTS

02/11/17 | ENFANCE / FAMILLE
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Marina Fuseau, 39 ans, a été tuée par une jeune mère hébergée. Celle-ci venait d’apprendre sa convocation chez le juge des enfants, à la suite d'un signalement. Si la violence est fréquente dans la protection de l’enfance, faut-il des précautions supplémentaires pour les travailleurs sociaux ?

« La meilleure travailleuse sociale que j’ai jamais connue », dit l’une. « Que ce soit dans le milieu pro ou dans la vie, c’était vraiment une chouette meuf », dit l’autre. Sur les réseaux sociaux s’écrivent de beaux souvenirs de Marina Fuseau, 39 ans, assassinée ce samedi 28 octobre à Poitiers. Cette éducatrice spécialisée a été agressée mortellement, de quatre coups de couteau, à son arrivée vers 7 heures dans son foyer mère-enfants. Sa meurtrière présumée est une jeune mère qui était hébergée, depuis juin 2016, dans son établissement.

 

Séjour en psychiatrie

Agée de 20 ans, la résidente était arrivée en France à la fin 2015, en provenance de Guinée, et depuis le mois de septembre, elle semblait moins bien s’occuper de son petit garçon, comme le relate la Nouvelle République. Après un bref séjour en psychiatrie, elle avait finalement pu revenir au foyer. Mais le 19 octobre, elle avait fait l’objet d’un signalement. Le danger était « d’ordre éducatif » pour l’enfant, « compte tenu du fait que la maman se repliait de plus en plus sur elle-même », comme l’explique le procureur de la République, Michel Garrandaux. Et le juge des enfants avait alors été saisi. Dès le 26 octobre, l’équipe éducative du foyer « Cécile et Marie-Anne » avait annoncé à la mère sa convocation chez le juge, en lui expliquant le risque de placement de son enfant. 

Puisque « tout le monde se liguait contre elle », la résidente en est aussitôt venue à « imaginer de tous les tuer », poursuit Michel Garrandaux. Et elle a tout d’abord voulu s’en prendre à Marina Fuseau, qu’elle savait être de permanence, ce samedi matin.

Le procureur de la République « estime qu’il n’y a pas de dysfonctionnement judiciaire » en l’état. La jeune mère a depuis été mise en examen pour « homicide volontaire avec préméditation » et écrouée.

 

"Dans les règles"

Face à un tel récit, Jean-Marie Vauchez, en tant que formateur, juge que l’équipe éducative a également agi « dans les règles ». « Que la mère ait été reçue à l’issue d’une réunion d’équipe, notamment, la plaçait face à la décision d’une institution, et évitait toute personnification », souligne le président de l’Organisation nationale des éducateurs spécialisés (Ones). En outre le drame ne laisse « aucun doute sur le fait que les professionnels avaient pris la bonne décision » à faire ce signalement.

Des baskets plutôt que des talons
 

Mais puisque l’équipe de Poitiers n’a manifestement pas failli, faudrait-il donc imaginer des précautions supplémentaires pour l’ensemble des professionnels ? « Les éducs sont toujours en première ligne face aux situations de violence », déplore Jean-Marie Vauchez, qui « ne compte plus les appels de collègues qui se font brutaliser ». Pourtant, ce membre du Haut conseil en travail social préfère « vivre avec le risque » plutôt que de « systématiser les précautions »… « Mieux vaut laisser la liberté aux professionnels de faire attention à ce qu’ils font. »

 

Dans un accueil mère-enfants du Sud-Est de la France, certaines précautions ont en tout cas été intégrées au travail quotidien : « Nous essayons d’être au moins deux professionnels, jour et nuit, tout au long de l’année », explique une éducatrice spécialisée, qui préfère garder son anonymat. « Et mieux vaut travailler en baskets, plutôt qu’en talons, et recevoir au rez-de-chaussée pour pouvoir, si besoin, se barrer par la fenêtre ! »

 

Passages à l'acte

Quant au séjour en psychiatrie de la meurtrière présumée, aux yeux de Jean-Marie Vauchez, il ne pouvait impliquer de précautions particulières. « Les passages à l’acte sont très rares chez les malades mentaux, et restent très difficiles à prévoir. »

 

Pour sa part, Didier Dubasque, lui aussi membre du Haut conseil en travail social, s’interroge sur son blog : « Dès lors que les professionnels agissent  auprès de personnes qui ont de réels troubles psychiatriques, ne faut-il pas pouvoir systématiquement en évaluer les risques ? Comment le faire à bon escient sans tomber non plus dans le « tout sécuritaire » ? » Le drame, en tout cas, « rappelle les risques que rencontrent les travailleurs sociaux qui interviennent dans le champ de la protection de l’enfance », écrit ce travailleur social de Loire-Atlantique.

 

En 2015 encore, à Nantes, l'éducateur Jacques Gasztowtt, exerçant dans ce même secteur, avait été égorgé et tué après avoir reçu plusieurs coups de couteau par un père de famille.

 



26/06/2018

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